Coucou me revoilou ! S’il existe un master en « capacité d’adaptation », je pense pouvoir le valider sans problèmes…
Je n’ai toujours pas de Wi-Fi, alors j’ai marché longtemps jusqu’à un grand centre commercial avec mon ordi sur le dos espérant y trouver un moyen pour me reconnecter à la toile.
Je suis assise dans un bistrot, je suis la seule cliente… J’ai commandé une glace « malina », en me disant que je connaissais ce fruit mais ne me souvenais plus ce que cela signifiait… à la première cuiller j’ai reconnu… eh oui, c’est joli comme nom malina (малина) pour la framboise, mais voilà qu’ici non plus je ne pouvais pas me connecter à internet avec le code du wifi. Alors mon obstination a eu raison de persévérer et après de nombreuses manipulations, j’ai enfin réussi à partager la connexion de mon téléphone Huawei (qu’on m’avait dit impossible).
La grosse valise rouge et moi sommes bien arrivés à Tachkent depuis plus d’une semaine et il y a déjà eu pas mal de mouvement vers la découverte ou pour m’installer, mais surtout pour les formalités administratives interminables.
La rentrée scolaire en Ouzbékistan, c’était lundi, voici un petit récit pour vous raconter ma rentrée du lundi 4 septembre :
Je crois l’avoir déjà dit, je ne suis pas fan du lundi… La rentrée s’annonçait nébuleuse car je n’avais guère d’informations sur mon enseignement : à qui ? quoi ? quand ? où ? comment ?
Installée dans un appartement un peu sombre, sans Wi-Fi, mais assez spacieux, j’avais repéré le trajet à pied (20 minutes environ), pour arriver à l’heure pour le début des festivités (8 heures). Première observation : les Ouzbeks sont beaucoup plus grands que les Vietnamiens, je ne vois rien du tout du défilé ou des productions qui semblent captiver l’attention des élèves ou de leurs parents. Quand je retrouve enfin le visage connu de ma guide, je tente de suivre les aiguillages vers ce qui sera ma mission dans cette école. Beaucoup de noms et de physionomies à graver dans ma mémoire qui n’a aucun talent pour cela, mais bon d’ici quelques mois je serai certainement plus compétente sur ce plan-là.
Alors que l’on m’avait dit que je resterai un mois dans mon appartement pas trop loin de l’école, voilà que tout à coup cela devient urgent de déménager dans le building moderne, là où sont (ou seront) tous les profs d’anglais ou de français expatriés. L’inconvénient c’est que cela se situe trop loin de l’école pour que je puisse y aller à pied. Les voix s’agitent autour de moi, je comprends de temps en temps un mot en russe (les Ouzbeks ont tendance à placer des mots en russe dans leur discussion, comme nous le faisons avec l’anglais quand nous parlons français). La directrice ne semble pas très contente mais on ne me traduit pas tout. Pour finir, je comprends que je n’ai pas le choix. On va m’emmener voir l’appartement. C’est joli, moderne et j’aurais la vue sur les montagnes qui se profilent à l’horizon. Le problème c’est que tout est encore en chantier. L’ascenseur n’indique même pas à quel étage on se trouve. Je sais, pour l’avoir suivi sur les différents groupes WhatsApp (celui des Français ou des Anglais) qu’il y a encore plein de problèmes à solutionner. Allez, je ne veux pas faire de la résistance, vous me connaissez, j’ai un faible pour les problèmes. J’accepte donc de refaire mes valises, je trouverai une solution pour le transport. On me donne deux heures pour préparer mes bagages… Franchement, si on m’avait avertie, je n’aurais pas rempli le frigo le jour d’avant… Mais bon, ça va aller… J’ai même une demi-heure d’avance pour pratiquer mon russe sur Duolingo.
On vient me chercher à 17h.30 et on traverse la ville dans le chaos en pleine heure de pointe pour aller au bazar acheter tout ce qui manque dans l’appartement. Depuis que je suis ici, je n’ai vu aucune moto ou scooter, il n’y a que des voitures. Je n’aime pas particulièrement leur manière de conduire. Bien que ce soit plat, beaucoup ont pour habitude de faire crisser les pneus au démarrage, il vaut mieux ne pas souffrir du mal des transports. La voiture étant pleine de ce qui sera ma literie ou autres objets du quotidien, on retourne jusqu’au super building de 14 étages. Une fois tout mon bazar calé dans l’ascenseur encore capitonné de protections, on appuie sur le bouton du 12ème. Cela a un côté comique car à chaque fois que l’ascenseur s’arrête il faut sortir pour voir si on est bien au 12ème.
Avant de songer à défaire les valises, je dois tout nettoyer car l’état des lieux ressemble au pire film de comédie. Il est 20 heures mais les employés y travaillent encore à coup de marteau, scie et perceuse pour coller la dernière plinthe sur le balcon de mon loft. Il avait dit 20 minutes, ils sont encore là à 21 heures. Pendant ce temps, je nettoie la salle de bains et constate que l’arrivée d’eau est un peu capricieuse et qu’il faut trouver des astuces pour arrêter ou remettre l’eau des WC. Mes discrètes connaissances de russe me permettent de dire qu’il n’y a pas d’eau et de faire intervenir l’employé d’une manière plus ou moins efficace. Comme je l’avais lu sur les réseaux, l’eau chaude n’est pas encore dans les tuyaux. Pour l’instant ce n’est pas trop grave, il fait encore assez chaud pour la douche froide. J’habille mon lit et pressens déjà que je vais bien dormir sur ce mignon balcon. Heureusement, dans le kit de survie du parfait locataire il y a un aspirateur qui me permet de râcler un peu la poussière laissée par tous les travaux. Puis je verse de l’eau chaude sur un peu de poudre à lessive dans un bidon pour offrir un peu de fraîcheur à mon nouvel appartement en récurant toutes les surfaces. J’avale un yaourt pendant que ça sèche et envoie quelques messages, juste histoire d’avoir l’impression de me relaxer.
Voilà, je peux enfin ouvrir mes valises et trottiner de-ci de-là pour transporter chaque objet à sa place.
Zut alors, je n’ai trouvé personne pour m’expliquer comment me connecter au réseau Wi-Fi. Oh chouette, la lune est là, je me réjouis déjà de pouvoir contempler la prochaine pleine lune depuis ce joli balcon du 12ème étage…
Il n’est pas loin d’une heure du matin quand j’éteins la lumière pour me lancer dans une nuit bienfaitrice, le cœur soulagé par les mots de la directrice m’octroyant un jour de congé pour me reposer du déménagement…

