En Suisse, nous avons Ballenberg, à Hanoï il y a le musée d’ethnographie du Vietnam qui permet d’observer de plus près l’habitat des différentes ethnies sans avoir à parcourir les 335’000 kilomètres carrés du pays.
Alors partons pour une petite visite :
J’aime bien la maison des Tay, peut-être parce qu’elle me rappelle le trek fait dans le nord, puisque nous avons dormi dans une maison similaire… ou mon escapade du côté de Mai Chau.
La maison est construite sur pilotis, son toit est couvert de 6000 feuilles de palmier. Les parois, y compris le plancher, sont tressées de lamelles de bambous. Donc n’y allez pas avec des talons aiguille ! De toute façon, comme dans la majorité des maisons au Vietnam, on laisse ses chaussures à l’extérieur. Cela donne beaucoup de légèreté à l’architecture des lieux et de la douceur grâce aux rais de lumière qui s’infiltrent à travers le tissage.
Impressionnant défilé dans les rues de mon quartier hier soir. Il s’agissait d’une cérémonie solennelle de la communauté bouddhiste pour le début du 4ème mois lunaire. Un long cortège formé de religieux, de personnes (jeunes et moins jeunes) habillées de couleurs éclatantes, des musiciens, des danses, des chars illuminés et fleuris… Ce long serpent défilait avec lenteur et m’a fait oublier pendant une heure le trafic infernal ou les coups de klaxons de la capitale.
Mon téléphone affiche 38° (un ressenti à 45° grâce au taux d’humidité) – Vive la clim ! La semaine dernière, on est monté jusqu’à un ressenti de 51° – Eh oui, ce qui me semblait infernal il y a une année est devenu la routine. Je n’aime pas spécialement, mais mon corps s’est habitué et je perpétue mes promenades matinales. Il paraît qu’il faut transpirer pour rester en forme, mais aussi pour garder sa peau de bébé, alors je fais mon sauna quotidien… Par contre la pollution a pour réputation d’accélérer le vieillissement cutané… Mince alors !
Pourtant, je ne renoncerai pas à ces escapades méditatives…
Au fait, pour ceux qui attendent la suite de ma collection des lacs d’Hanoï, je suis fidèle à moi-même, je ne poursuis jamais mes idées de collections. C’est surtout parce que j’ai découvert que mes deux lacs préférés étaient à côté de chez moi…
Allez, je m’attarde encore un instant pour profiter du calme et de la sérénité de ce lieu empreint d’histoire.
Pour les Cham (ils sont encore environ 160’000 sur les côtes vietnamiennes), les danses ont une symbolique très importante. C’est le fruit de l’interférence entre le monde réel et supranaturel. Avec les différentes danses, ils implorent les génies pour qu’ils leur apportent la paix, la santé et un temps clément pour des récoltes abondantes.
Il reste quatre tours sur les dix tours Chams de Po Nagar (dédiées à la déesse Yan Po Nagar) à Nha Trang. C’est un patrimoine historique national.
Alors que je suis en train d’écrire, assise sur un petit muret d’où j’observe cette architecture surprenante, une musique provenant de derrière la tour de l’ouest invite à la méditation.
Le royaume du Champa était jadis un état de culture hindouiste, c’est le seul témoignage d’une civilisation disparue dans les tourbillons de l’histoire. En observant la résistance de telles constructions au-delà des siècles, que ce soit pour les temples Mayas, Incas, les Pyramides d’Égypte ou autres, je me demande comment des civilisations aussi puissantes ont pu disparaître.
N’est-ce pas là un signe pour nous rappeler la fragilité de ce que l’on croit voué à une constante croissance et destiné à ne jamais disparaître ?
Selon certains chercheurs, les Cham pourraient descendre de navigateurs malayo-polynésiens provenant de Bornéo et leur langage ressemblait à celui d’une région de Sumatra… ce qui explique pourquoi la musique que j’entends (tam-tam et flûte) me rappelle les sonorités de Bali.
Le royaume du Champa contrôlait le commerce maritime des épices et de la soie entre la Chine, l’Inde, les îles indonésiennes et l’empire abbasside de Bagdad, mais à partir de l’an 1000, il entra dans une lente décadence. De nombreux conflits grignotèrent petit à petit leur territoire. En 1471, ils subirent une défaite fatale face aux Vietnamiens et 120’000 hommes furent tués ou capturés. Le royaume se réduisit alors à la petite enclave de Nha Trang où l’on peut voir aujourd’hui ces quatre tours dans un état de conservation impressionnante. En 1822, après la mort de Gia Long, le réunificateur du Vietnam et fondateur de la dynastie impériale des Nguyên, son fils, Minh Mang, annexa définitivement le Champa. Encore une fois, je remarque combien l’histoire de ce pays est une longue succession de conflits entre des peuples venus de toute part. Cela explique aussi pourquoi le Vietnam recense pas moins de 54 ethnies différentes sur son territoire.
Vu que la ville balnéaire de Nha Trang me faisait plus penser à la longue avenue de Miami le long de la plage, quelle n’a pas été ma surprise d’y découvrir des vestiges de la civilisation Cham aujourd’hui disparue. Probablement à cause de l’aspect spirituel de l’hindouisme, cela m’a rappelé quelques similitudes avec le Népal. Le royaume du Champa s’étendait le long du littoral au centre du Vietnam du IV au XIIème siècle. Alors, je me suis laissé surprendre en m’imprégnant de la douce quiétude des lieux et j’y suis restée jusqu’à la fermeture.
Allez, je vous emmène à la plage, puisque que c’est de là que je reviens. Finalement heureusement que je n’ai pas deux jours de congé consécutifs car chaque fois que cela m’arrive mes ailes se déploient et l’envie de partir à l’aventure me titille.
Fin de la 2ème session, ce qui m’offre un week-end sans cours enfants et adolescents. Et comme mes jours de congé sont le vendredi et le lundi, vous imaginez la veine, on dirait des vacances ! Départ donc pour Nha Trang pour une orgie de ciel bleu.
Une des choses qui frappent l’œil quand on arrive à Hanoï c’est l’étroitesse des maisons. Et c’est encore plus surprenant quand on observe le même phénomène là où l’espace de construction est pourtant plus généreux. Il y a une explication à ce choix architectural. Depuis le XIXème siècle, au temps de la dynastie des Nguyen, la taxe foncière se calculait selon le nombre de mètres linéaires de la façade donnant sur la rue. Cela explique pourquoi les maisons sont toutes étroites et en profondeur.
Le Fort du Canon de Cat Ba a été construit en 1940 par les Japonais qui occupaient l’île. Ils y ont creusé des tunnels et des fossés. Les fondations avaient été posées par les colons français vers 1938. Jusqu’en 1975, la forteresse a été utilisée, soit pendant la deuxième guerre mondiale, la première guerre d’Indochine et la guerre du Vietnam, principalement comme forteresse défensive. Il s’agissait d’un emplacement stratégique idéal permettant de contrôler la baie d’Ha Long et la côte du nord du Vietnam, utilisé successivement par les Japonais, les Français et les Viêt-Cong.