Maintenant que je sais comment me déplacer en taxi, en bus et en métro à Tachkent, il était temps de me lancer un défi en train. Me voilà donc partie en direction de Samarcande pour quatre heures de voyage. Je monte dans le wagon 16, et avance le long du couloir pour trouver la place 21. Comme ce sont des lits superposés, je traverse jusqu’au bout, parce que j’ai réservé une place assise. Quand je vois que je suis au début du wagon 17, je rebrousse chemin jusqu’au numéro 21. C’est au moment où le contrôleur me tend un paquet avec les draps de lit, que je comprends que ce que je croyais être une place assise est en réalité une couchette, même en plein jour. Je ne sais pas où vont mes voisins, mais chacun fait son lit. Quand l’envie d’une petite sieste me vient, je les imite.
Avez-vous déjà entendu parlé de Samarcande ? Moi, j’ai toujours la naïveté du voyageur qui aime se laisser surprendre, donc je ne lis les guides touristiques que d’une manière superficielle. Alors partons à la découverte !
J’ai la chance de loger près du centre historique de cette cité légendaire sur la route de la soie. Une hôtesse m’accueille avec un sourire où se dessine la bienveillance. Elle m’invite à prendre le thé autour de la grande table où se retrouve tous les voyageurs de passage. J’aime quand on se salue avec un « Where are you from ? », car en un tour de table on a fait le tour du monde. Mon voisin de droite vient du Maroc, en face, ils viennent d’Israël, il manque encore les Belges, les Turcs, la Japonaise et tous ceux que j’ai croisés sans savoir quelle était leur route jusqu’à ce lieu prestigieux.
Il fait déjà nuit quand j’accompagne le jeune couple de Tel Aviv jusqu’à la place du Régistan où m’attend un choc émotionnel.
J’en ai littéralement le souffle coupé quand je vois ces trois madrasas gigantesques illuminées. Et c’est encore plus prodigieux à l’instant où commence le spectacle son et lumière.

