Ce matin, je me suis réveillée juste après 4 heures, sans vraiment savoir pourquoi j’avais cette impression que ma nuit était finie, comme si quelque chose de lourd autour de moi m’empêchait de dormir. Quand je suis arrivée à l’école, les expressions graves de mes collègues m’ont fait comprendre un drame.
Un des étudiants de l’école, un jeune d’à peine 18 ans, venait d’être arraché à la vie. Consternation dans les couloirs… Il y a plus de 1600 élèves là où j’enseigne, je ne le connaissais pas, si ce n’est sa passion pour le volleyball dont on m’a parlé. Pourtant le plus dur aujourd’hui était de devoir continuer à enseigner sans même savoir si mon regard avait croisé le sien dans les escaliers ou dans la cour.
Ce soir, mes pensées sont tournées vers la douleur d’une famille, de ses camarades et amis. J’ai écrit à ma collègue pour avoir un prénom, j’avais besoin de le nommer.
Je ne sais pas où l’on va si l’on va quelque part quand le voyage se termine, mais je sais combien l’adieu fait mal et combien c’est difficile de trouver les mots dans ces moments-là. Alors j’ai allumé une bougie et je regarde la flamme…
Il s’appelait Diyorbek…

