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Joyeux Noël !

Il ne neige pas sur le lac Majeur, on entend même dire ici et là « Noël au balcon, Pâques au tison », eh oui l’expression existe aussi en dialecte tessinois, la preuve en proverbes que ce dérèglement saisonnier n’est pas né aujourd’hui…

Il y a quelques jours, la plus jeune de mes sœurs m’a envoyé le lien de cette chanson des Poppys et c’est bizarre le nombre d’émotions que cela a réveillé en moi. 

Est-ce à cause du pouvoir magique de la musique qui nous replonge instantanément dans l’instant présent d’un autre instant présent ? 

Je ne se suis pas une nostalgique, je l’ai souvent dit c’est parce que je ne sais pas toujours où je vais que j’aime regarder d’où je viens. 

Certes les Poppys représentent l’insouciance de cette enfance qui fut la mienne. Du nombre de fois qu’on reposait l’aiguille du pick-up sur le vinyle pour faire redémarrer la musique. Je crois bien qu’on dansait avec ma petite sœur… 

Et pourtant quand on réécoute cette chanson, je me dis que la gravité de ce que ces jeunes chanteurs dénoncent a peut-être aussi éveillé en moi ce grand sentiment de révolte devant l’injustice. Parce que oui, en ce matin de Noël, moi aussi je pense à l’enfant qui demande :

  • Pourquoi ?

Les années 70 dénonçaient d’autres guerres. C’était l’époque où l’on déclamait :

  • Faites l’amour pas la guerre !

Aujourd’hui, de nouvelles générations dénoncent cette révolution de l’amour. Ainsi on découvre que l’amour peut aussi être une guerre imposée et l’on fait des procès qui finissent en guerres médiatiques. On n’ose plus rien dire parce qu’il faut absolument qu’on puisse nous mettre dans une case qui n’a rien à voir avec le bonheur simple des cases du calendrier de l’Avent. Alors on se tait, prenant le risque de faire croire qu’on est d’accord avec toutes les âneries qui se racontent. Quand cessera-t-on donc de croire que l’on sait tout mieux que les générations précédentes ? Moi, la seule case où j’accepte d’entrer est celle de l’humanité.

En ce jour de Noël, je m’estime heureuse et chanceuse de pouvoir le fêter avec mes enfants devenus grands dans un pays où la différence est une force. Dans mon cœur, j’ai aussi le fil des histoires de nombreuses amitiés tissées avec tant de gens rencontrés sur les chemins du monde. Tout cela m’a aidé à mieux comprendre la réalité de l’autre et la richesse de chaque culture. 

La puissance de l’amour a la force de la bougie, elle sert à allumer des flammes. Alors je vous souhaite à tous un JOYEUX NOËL, ne vous privez pas de cette joie à cause du malheur des autres, parce que ce serait encore plus triste si la flamme s’éteignait, mais n’oubliez pas de la recevoir avec gratitude… et de réfléchir à la réponse que vous donneriez à l’enfant qui demande « Pourquoi ? ».

Eh oui, les réponses sont importantes, même si on ne comprend pas soi-même le pourquoi, parce que les valeurs, comme la tolérance, se transmettent par l’éducation. C’est ce que j’ai pensé hier en rentrant avec mes courses sur le dos. Je marchais derrière trois garçons, un adolescent et deux plus jeunes. Le plus grand shootait dans un ballon, ils étaient allés jouer au foot sur le terrain. Le plus petit s’est soudain arrêté pour ramasser un papier sur le chemin et est retourné en arrière pour le mettre dans une poubelle. Bravo ! lui ai-je dit. Un geste gratuit, un geste qui m’a fait du bien, un geste qui montre que les messages sont importants… 

C’est l’histoire d’une trêve
Que j’avais demandée
C’est l’histoire d’un soleil
Que j’avais espéré
C’est l’histoire d’un amour
Que je croyais vivant
C’est l’histoire d’un beau jour
Que moi petit enfant
Je voulais très heureux
Pour toute la planète
Je voulais, j’espérais
Que la paix règne en maître
En ce soir de Noël
Mais tout a continué
Mais tout a continué
Mais tout a continué

Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !

Et pourtant bien des gens
Ont chanté avec nous
Et pourtant bien des gens
Se sont mis à genoux
Pour prier, oui pour prier
Pour prier, oui pour prier

Mais j’ai vu tous les jours
A la télévision
Même le soir de Noël
Des fusils, des canons
J’ai pleuré, oui j’ai pleuré
J’ai pleuré, oui j’ai pleuré
Qui pourra m’expliquer que …

Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !

Moi je pense à l’enfant
Entouré de soldats
Moi je pense à l’enfant
Qui demande pourquoi
Tout le temps, oui tout le temps
Tout le temps, oui tout le temps

Moi je pense à tout ça
Mais je ne devrais pas
Toutes ces choses-là
Ne me regardent pas
Et pourtant, oui et pourtant
Et pourtant, je chante, je chante

Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Non, non, rien n’a changé
Tout, tout a continué
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !

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