Comme beaucoup certainement, l’annonce de la mort d’Alexeï Navalny a été un choc. Même si connaissant son tragique destin, il était difficile d’imaginer une autre issue. Mon admiration pour de tels hommes est grande, car il a payé son courage de sa vie pour défendre son amour de la liberté. Opposant politique à Vladimir Poutine, il est mort à 47 ans dans le pénitencier sibérien nommé « Loup polaire ». Qui d’autre que lui aurait eu l’inconscience de retourner se jeter dans la gueule du loup peu de temps après s’être remis de la tentative d’empoisonnement au Novitchok dont il a été victime en 2020 ? Il aurait très bien pu continuer son combat en Allemagne où il a été soigné. C’était mal le connaître. Lui qui s’était porté candidat à la présidentielle de 2018, il était convaincu que l’opposition devait combattre à l’intérieur du pays.
Cinq mois après son empoisonnement il retourna donc à Moscou et fut arrêté à son arrivée à l’aéroport en janvier 2021.
Il n’a jamais capitulé, il a mené son combat politique en renonçant à sa liberté physique pour conserver sa liberté d’esprit. Il voulait un état de droit et le respect de la démocratie. Il dénonçait la corruption. C’était un esprit critique, un homme charismatique dont le regard me faisait penser au James Bond interprété par Daniel Craig.
Ce matin j’ai essayé de mieux comprendre avec l’avalanche d’infos sur le sujet si cela pourrait changer quelque chose. La constatation que Navalny était plus populaire en Occident qu’en Russie (commentaire de nombreux journalistes) ne laisse pas supposer une grande évolution de ce climat d’oppression ou d’éventuelles révoltes à l’intérieur du pays. Pourtant j’aimerais tant que cette analyse pessimiste puisse être contrariée…
Y a-t-il un nouveau Navalny prêt à prendre de tels risques ? Navalny continuera-t-il de mener son combat même après sa mort ? Est-ce une lumière qui s’éteint ? Ou la flamme de sa lutte permettra-t-elle d’en allumer d’autres ?

