Voilà, l’aventure ouzbèke est désormais derrière. Ce matin, en cherchant un indice pour tenter de me souvenir à quand remontait notre dernière rencontre avec une amie de longue date, mon doigt à fait défiler le rouleau de la galerie photos sur mon téléphone, témoin de ma vie de nomade depuis cinq ans. Peu importe la réponse, c’est surtout l’intensité de ce que j’ai vécu ici et ailleurs qui reste attachée à mon cœur. Et comme ce dernier a la tendance de balayer le négatif, je sais que d’ici quelque temps j’aurai oublié la « bataille » actuelle pour tenter de récupérer ce qui m’est dû. Je garderai en mémoire la couleur de ce pays teintée de ce beau turquoise que j’adore, la poussière des paysages désertiques comme la fraîcheur des cascades et des lacs dans les montagnes, ces villes époustouflantes par la grandeur de leur madrasa, ce peuple métissé de temps de siècles sur la route de la soie. Fidèle en amitié, je ne romprai pas le fil avec tous ces gens dont j’ai croisé le chemin et qui ont su m’apprivoiser grâce à ce qui m’est le plus cher : la sincérité.
Et maintenant ? En mélangeant tous les slogans grapillés ici et là, je me concentre sur l’instant présent et cette infatigable envie de le partager. Pour paré à l’épineux problème des transports quand on n’a pas de véhicule, j’ai pris un abonnement général pour un mois. L’investissement me permet de rôder autant que je veux dans le pays et de recharger les batteries, en train, en bus, en bateau ou à pied… Il ne me reste plus qu’à espérer que quelque candidature me portera quelque part, que ce soit ici ou ailleurs… Je n’ai pas d’autre choix, j’ai appris à marcher sur le tapis vert de la confiance et à ne pas trop perdre mon énergie dans les préoccupations du lendemain.







