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Fragments de vie

Où faut-il déposer les fragments de vie racontés par les gens au hasard d’une rencontre? Il y a quelques années, je fis la connaissance d’une jeune fille pendant un long voyage vers la Californie. À peine nos ceintures de sécurité attachées, je sentis sa nervosité. Pensant qu’elle avait peur en avion, je tentai de la distraire par une conversation banale. Pourtant, c’est très vite elle qui captiva mon attention. Son long récit me fit comprendre son agitation. Au terme de notre périple vers San Francisco, la jeune femme aux grands yeux bleus me donna l’autorisation de peindre son récit comme je l’avais entendu. Grâce à l’élan de ses mots, j’ai envie de vous susurrer son souffle de vérité.

Je ne sais expliquer pourquoi j’ai tant de fascination pour toutes les histoires qui racontent des départs…

Aujourd’hui encore, lorsque l’on parle de migration, on se demande pourquoi tous ces gens quittent leur pays. On oublie que les hommes sont pareils aux oiseaux. Les migrants de 1800 n’étaient pas les mêmes en 1900. Tout comme ceux de 1900 étaient différents de ceux de l’an 2000. Et pourtant, ce sont les mêmes histoires, les mêmes tristesses, les mêmes espoirs, les mêmes quêtes de richesse. On part en direction d’un ailleurs, à la conquête du bonheur, à la recherche d’un meilleur. On quitte tout pour oublier, pour aimer, pour recommencer. Mais peut-on vraiment effacer hier ? Peut-on renier son propre passé ? Peut-on jouer avec les ficelles de l’avenir sans risquer de s’emmêler dans les fils des souvenirs ?

Un jour quelque part, un individu se lève, un homme, une femme, voire un enfant, et décide de tout quitter. Son voyage est souvent long et semé d’embuches. Le climat change. Il faut apprendre d’autres langues et s’habituer à une nouvelle culture. Chaque migrant accomplit de grands efforts et cherche à devenir quelqu’un d’autre.

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