Demain dès l’aube je repartirai… Je hisserai la grosse valise rouge jusqu’à Einsiedeln. J’irai sur les chemins (de fer) schwytzois pour démarrer une nouvelle aventure.
Voilà, alors que le 77ème festival du film de Locarno démarre (sans moi), il est temps de quitter le camp de base et de remercier tous mes hôtes pour l’accueil et les lits prêtés à Ballaigues, Bosco Gurin, la Tour-de-Peilz et tout particulièrement celui de Mondacce où je laisse mon paquetage à chaque étape depuis cinq ans.
Cette fois, même si la nervosité est toujours pareille à l’aube d’une nouvelle histoire, les formalités sont plus simples, je suis en pays connu. Pas de visa nécessaire ou de service d’immigration à convaincre, pas nécessaire d’aller visiter une nouvelle ambassade de suisse, pas de billet d’avion ni de file d’attente pour ouvrir un compte bancaire, pas d’application Pathao, Uber, Grab ou Yandex à apprivoiser, je gère mieux que personne les transports publics helvétiques…
La plus grande inconnue reste cet étrange idiome qu’est le schwytzertütsch. Cela garantit certainement quelques futures incompréhensions. Heureusement qu’à l’école où je prendrai mes fonctions lundi j’ai plus entendu l’anglais, voire l’allemand, que le dialecte local.
On verra bien de quoi je suis capable. Alors pour l’instant, j’ai abandonné mes exercices quotidiens de russe et je me replonge dans une langue étudiée il y a si longtemps, mais qui me semble soudain plus facile comparée aux caractères cyrilliques.
Finalement, ce que j’ai appris de plus important durant ces cinq dernières années c’est à solutionner des problèmes. C’est donc riche de solutions que je continue mon chemin et le plus agréable c’est qu’en Suisse je suis capable de résoudre plusieurs problèmes en une seule journée, en italien, en français ou en allemand (qui finit encore souvent en anglais quand mon interlocuteur invente des mots que mon cerveau ne connaît pas)… Si chaque nouveau départ est difficile c’est parce que l’on sait ce que l’on quitte et que l’on ignore encore tout de ce que seront les nouvelles habitudes.
L’appartement je l’aurai en septembre à Einsiedeln. Pour le mois d’août je m’accommoderai d’une chambre au milieu des pèlerins qui sont sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Comme au Népal, j’habiterai pas très loin d’un monastère, dans lequel vivent des moines depuis 1000 ans…































