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Depuis que je suis Grande

Ma sympathique attachée de presse m’a envoyé cette photo hier et vu que c’est toujours agréable de me souvenir de cette Chère Comtesse, je la partage avec vous. 

« Ah si ça pouvait relancer ma carrière littéraire et m’ôter le souci de retrouver un job », lui ai-je répondu.

Depuis que je suis Grande, je n’ai qu’un désir, retrouver un emploi en Suisse. Persévérante je le suis, donc je continue de postuler dans toutes les régions linguistiques du pays et essaie de ne pas me décourager devant les messages qui louent la qualité de mon dossier mais regrettent de m’informer que le choix s’est porté sur un autre candidat. Je sais que l’âge n’aide pas et je ne sais pas si continuer d’espérer tient de l’utopie ou d’un excès d’optimisme. C’est dommage et injuste de coûter cher à l’employeur à cause de son âge, parce que la volonté et le plaisir d’enseigner est toujours là.

Comme la vie m’amène toujours quelque part, je continue de vivre au jour le jour et d’utiliser mon expression favorite de ces dernières années : « On verra. » Donc s’il faut repartir, je repartirai pour une autre aventure. Par contre si vous entendez qu’on cherche un prof de français quelque part, n’hésitez pas à me faire signe.

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Vive le Pitalugue !

J’aime bien mon métier quand il me permet d’être créative. Même si je ne suis pas une spécialiste, j’avais inscrit cette jolie troupe pour participer au festival de théâtre organisé par l’Alliance Française de Tachkent. Cette année, à l’occasion du 50èmeanniversaire de la mort de Marcel Pagnol, c’était le thème proposé. Cela a été un réel plaisir de voir l’inventivité générée autour de cet auteur si peu connu sur le plan international. 

Hier matin, les filles de mon atelier théâtre ont ouvert le festival. Je crois que j’avais autant le trac qu’elles, bien que je n’eusse que la fonction de souffleuse. Bravo à la troupe du Pitalugue ! De mes souvenirs d’enfance, j’entendais encore chanter l’accent de Marseille des héros de Pagnol. J’avais choisi la scène du « Pitalugue » avec César, Panisse, Monsieur Brun et le matelot qui travaille sur le ferry d’Escartefigue. Elles ont été formidables !

Durant toute la journée, sur la scène, on a ressuscité plusieurs fois Marius, César et sa bande de copains, Topaze, le boulanger et sa femme, le petit Marcel avec sa famille et plein d’autres.  Marcel Pagnol méritait ce joli coup de projecteur pour mettre à l’honneur la langue française. C’était étonnant de voir combien certains prenaient spontanément l’accent du sud pour raconter l’histoire, comme s’il était inscrit entre les lignes de son oeuvre. Je me suis régalée devant cette bulle de créativité. 

Dans les yeux de tous les participants, j’ai vu briller cette PASSION pour le THÉÂTRE. Je suis sûre qu’aucun des acteurs ni aucune des actrices n’oubliera cette sensation pleine d’émotions quand on est sur les planches d’un vrai théâtre devant un vrai public. Alors j’espère qu’ils continueront d’alimenter cette flamme et qu’ils se passionneront par tout ce que permet ce miroir merveilleux qu’est le théâtre. 

« Ne pas se rendre au théâtre, c’est comme faire sa toilette sans miroir. »

Arthur Schopenhauer

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Escapade à Ferghana

Petite escapade ce week-end pour découvrir la vallée de Ferghana. Grâce au plus long tunnel ferroviaire d’Asie Centrale (19,2 km) inauguré en 2016 la route de la soie vers l’est s’est raccourcie. Il faut un peu plus de 5 heures de train pour relier Tachkent à la vallée, véritable grenier du pays qui a été bien arrosé pendant que j’y étais.

J’avais rendez-vous à Ferghana, une des villes les plus à l’est de l’Ouzbékistan, créée par les Russes près de Marguilan, dernière étape sur la route de la soie avant le franchissement du massif montagneux du Pamir. Comme toujours j’avais plein d’histoires à raconter ou à écouter, donc je me suis laissée guider d’un café à l’autre sans me laisser décourager par la pluie. 

Je suis même allée au théâtre marionnettes, me rendant compte que ce n’est pas toujours indispensable de connaître la langue (ouzbek) pour comprendre une histoire, surtout quand le rire et les commentaires des enfants ponctuent le spectacle. 

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Bravo à eux !

Dans un mois cette aventure ouzbèke se conjuguera au passé. Si je l’ai souvent vécue avec un présent compliqué, voici l’image que je veux garder de cette mission professionnelle en ce jour férié où l’on célèbre la mémoire. 

L’écran de mon téléphone était trop petit pour réussir à les faire tous entrer dans la scène, mais ils y sont presque tous. Comme pour moi enseigner c’est allumer un feu, vous comprendrez combien les étincelles de fierté qui brillent dans les regards de ces jeunes diplômés me ravit. Il y avait longtemps qu’ils attendaient ce moment de gloire pour brandir leur certificat A1. Je vous avoue que je ne suis pas capable de tous les nommer par leur prénom, mais j’ai été témoin de leur apprentissage en classe. 

En novembre dernier, l’ambassade de France avait organisé un examen DELF Junior A1 dans l’école où j’enseigne, la seule de Tachkent qui a le français comme première langue étrangère, et voici les diplômés. Bravo à eux ! Cela n’a pas été simple de leur faire oublier la traduction pour penser plutôt à la communication, mais j’ose espérer que ce n’est que le début de leur parcours vers d’autres certificats. 

Eh oui, puisque le facteur motivation est le plus important dans l’apprentissage d’une langue étrangère, comment donner envie à des jeunes d’apprendre le français alors que le monde semble dominer par l’anglais ?  Peut-être en leur signifiant que la connaissance de cette langue (et de l’anglais) fera d’eux des personnes élitaires. Vu que la plupart maîtrisent déjà parfaitement l’ouzbek et le russe (avec les deux écritures différentes), imaginez un peu la richesse de leur bagage linguistique ! Je crois aussi qu’il faut qu’ils comprennent qu’une langue étrangère permet d’aller vers l’autre, de parler de soi, de mieux se connaître et d’être écouté, beaucoup d’éléments non négligeables lorsque l’on est adolescent. 

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Azadbash Waterfalls

En attendant la Grande Nouvelle, j’ai renfilé mes chaussures de trek, happée par l’appel des montagnes et je suis allée boire à la source Nature… Quelques chutes d’eau le long d’une rivière, des troupeaux de vaches, chevaux, chèvres ou moutons, quelques ânes et chiens accompagnants les bergers, des coccinelles semblant danser sur les hautes herbes au rythme du vent, deux beaux oiseaux bleus perchés sur un arbre sec, un aigle (je crois) tout là-haut sur un rocher… Pas la moindre trace d’autres randonneurs, ce qui explique nos difficultés à trouver une trace et pourquoi très souvent il a fallu se faufiler à travers les broussailles agressives. Par contre, j’ai détesté l’odeur pestilentielle qui se répandait loin à la ronde près du cadavre d’une vache, probablement attaquée par un loup, a supposé notre guide. Heureusement, l’explosion de fleurs et de graminées ramenèrent à mon nez le doux parfum du printemps.

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Au pied de son arbre

J’avais déjà visité le Jardin botanique de Tachkent l’automne dernier. Charmée par les prairies fleuries des montagnes, j’y suis retournée en pensant y trouver des orgies de couleurs ou des raretés botaniques. Tel ne fut pas le cas… À mon avis, cela devrait plutôt s’appeler l’Arboretum ou la Forêt de Tachkent. Certes, c’est un poumon pour la ville, on y respire avec plaisir, on oublie le trafic incessant, les arbres y sont magnifiques, mais à part quelques pervenches et une jolie corolle jaune, je n’y ai pratiquement pas vu de fleurs. 

Par contre, j’ai bien aimé la rencontre avec ce petit écureuil au pied de son arbre. Et comme il n’était pas farouche, j’ai eu le temps de me souvenir en l’observant qu’il était un symbole d’adaptabilité et de changement… un résumé à lui seul de ma vie…