L’AIR, quel étrange élément… impossible de le photographier, impossible de le toucher, et pourtant si on en manque trop longtemps, la mort nous attend.
Je me souviens de l’agitation autour de moi dans une salle de réveil après une opération. Quelqu’un me criait :
- Respirez ! Respirez, sinon nous allons devoir vous remettre le masque à oxygène.
Je ne comprenais pas cet état de stress, je me sentais tellement bien, je n’avais pas envie de sortir de cette douceur. Depuis ce jour-là, j’ai toujours pensé que c’était à cela que devait ressembler le chant des sirènes, ce moment où l’on ne respire plus et qui nous donne l’impression de retrouver les sensations d’avant la naissance, de quand on ne respirait pas encore.
Notre adaptation à la vie aérienne est sans doute le premier traumatisme de la vie.