Pour continuer le thème “les animaux de Katmandou”, je me disais que j’allais peut-être vous proposer une semaine de singeries… Mais là, mon élan se voit freiner par une petite aventure avec cet animal, pas vraiment sympathique quand il vit trop près de nous.
Alors que nous papotions au soleil entre voisines pour profiter de notre samedi, tout à coup un singe a passé à côté de nous et perturbé notre tranquillité. Heureusement il était solitaire, mais comme les Népalais nous ont avertis d’être sur nos gardes, la séance relax a été quelque peu gâchée. Sachant qu’il y a quelque temps un groupe de ces animaux irrespectueux avait déjà mis le bazar par chez nous (entrant même dans la maison et enlevant les pinces à linge, juste pour le plaisir de voir toute la lessive traîner par terre), nous n’étions pas trop rassurées. Il est passé sur le toit des voisins, et quelques minutes plus tard, alors que mes deux voisines se sont réfugiées chez elles, mon envie de retourner lire au soleil m’a poussée à affronter le risque. Imaginant qu’il allait peut-être repasser par le même chemin au retour, j’ai réfléchi à comment me défendre. On nous a dit que le mieux c’était d’avoir une catapulte… mais je n’ai pas tenu un tel engin dans mes mains depuis ma tendre enfance. Alors j’ai rempli une petite bouteille d’eau (croyant me souvenir qu’ils détestent cet élément) et me suis installée sur la terrasse pour surveiller ma lessive pas tout à fait sèche. Comme il ne me restait plus que quelques pages à lire d’un roman de George Sand, j’étais plongée avec grand intérêt dans le dénouement final, jusqu’à en oublier le danger simiesque. Tout à coup, il était là à mes côtés, en haut des escaliers, me regardant… Sans trop réfléchir, j’attrape ma bouteille d’eau et l’asperge. Dans son regard – On m’a pourtant dit qu’il ne fallait pas les regarder, mais on oublie tout dans ces moments – Dans son regard, disais-je, je comprends que ce n’était pas une bonne idée de me défendre avec de l’eau. Je vois soudain qu’il a aussi des dents… Moment de suspension où je vois défiler à une vitesse très rapide le scénario d’attaque possible. Il se remet en mouvement (peut-être qu’il ne s’est jamais arrêté) passe devant moi (tellement près que j’aurais pu le toucher) et grimpe sur le mur vers une autre terrasse. Ouffffff.