J’observe à distance ce qui se passe en Europe et cela m’inquiète un peu. Je ne veux pas parler de la maladie mais du fait que l’on demande aux biens portants de rester confiné chez eux. Je vois bien que même si certains font preuve de bon sens, on a tôt fait de les faire se sentir coupables de ne pas penser aux plus faibles. Oui, il va y avoir des malades, mais il fut un temps où c’était la solidarité qui faisait que les gens ne craignaient pas d’être contaminés à leur tour pour tenter de soigner les malades. Pardonnez-moi, mais je ne crois pas que cela empêchera au virus de circuler, et même si cela devait, imaginez qu’on vous demande de répéter ces scènes de folies à chaque menace. Je m’interroge sur nos sociétés aseptisées où tout est un droit, où tout est un dû, où tout est basé sur l’individualisme. Depuis que je suis enfant, j’ai toujours constaté que c’est le grand air (l’activité sportive ou le travail) qui nous permet de rester en bonne santé. Une de mes étudiantes m’a dit l’autre jour que le virus ne s’attaquait qu’aux pays riches. Je ne sais pas si le Népal est épargné, au début, quand cela a commencé chez nos voisins chinois, on nous a parlé d’un cas et depuis plus rien. Personnellement je pense qu’on ne nous dit pas tout, mais je constate que la société ici, qui fonctionne avec l’esprit de la collectivité, continue de rire, continue de cracher par terre, continue de marcher dans la foule, continue de vivre… et ne fait pas de réserves de papier de toilettes (pour ceux qui en utilisent). Qu’on pense qu’on va protéger les gens en fermant les stations de ski, les salles de sport, etc. et qu’on leur demande de rester chez eux devant leurs écrans à surveiller le compte des morts par pays… êtes-vous prêts à tout cela ? Alors bon courage, et si vous vous ennuyez, relisez le Hussard sur le toit de Jean Giono !