Chère Comtesse,
Dans quelques heures je quitterai Valeyres. Je me mettrai en voyage vers le Tessin, ce canton que vous chérissiez vous aussi. J’emmène dans mes valises des livres pour faire connaître votre histoire aux francophones et francophiles de la Suisse italienne, j’espère qu’elle les intéressera.
Mon voyage vers le sud ne ressemblera en rien à celui que vous avez fait avec votre Bande du Jura en 1857, puisqu’aujourd’hui on traverse le massif du Gothard avec le train en vingt minutes, par le plus long tunnel du monde, soit 57 kilomètres.
J’ignore quel sera le destin de mon roman « Chère Comtesse – De Katmandou à Valleyres » mais je vous confie que c’est à chaque fois une belle émotion de voir les gens repartir avec cette promesse que vous allez voyager dans leur tête et resusciter toute votre famille ou vos proches sur la rivière du passé.
Hier, j’ai reçu un beau cadeau : le témoignage d’une amie qui vous a emmenée au bord du lac de Morat avec elle, une Française comme votre cher Comte, qui a vécu dans votre manoir et qui n’a plus jamais quitté ce joli village de Valeyres. La photo de sa lecture sur une table de camping m’a fait comprendre que je peux désormais vous laisser naviguer seule, ma promesse est tenue, je vous ai sortie de la tombe de l’oubli.
Bon voyage chère Comtesse !
