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Vive l’AG !

Comme mon chapeau n’avait pas supporté l’humidité du Vietnam et que j’ai perdu ma casquette ouzbèke le long du bisse du Torrent Neuf, je suis partie à Genève acheter un nouveau chapeau…

L’envie d’écouter craquer le glacier m’est venue, alors je suis montée vers Saas Fee y manger une glace…

L’idée était d’aller à Montreux profiter du calme revenu après la folie du festival, mais voilà que c’est dans le train du MOB que je suis installée pour aller boire une eau minérale bien fraîche du côté de Zweisimmen… 

En sortant du restaurant à Clarens, l’appel du large s’est fait entendre et j’ai sauté sur un bateau pour aller acheter quelques livres à Lausanne…

Et je ne vous conterai pas les cinq voyages du côté du canton de Schwytz pour y trouver un travail puis un logement…

Oui, on peut aussi vivre l’aventure en Suisse et répondre par « Je ne sais pas » à la question « Qu’est-ce que tu vas faire demain ? »

Ça doit être ça des « Vacances » (= Va quand tu veux et danse…)

Si j’aime autant me promener en train, c’est aussi parce que c’est un merveilleux salon de lecture (bien frais) et que je suis trop contente de pouvoir à nouveau me désoiffer de littérature avec les piles de livres trouvés sur mon chemin de SDF de luxe. 

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Nouvelle mission

Heureusement que c’est mon lieu de travail qui déterminera l’endroit où je vais habiter, car mon nomadisme helvétique de ces dernières semaines me rappelle combien il y a d’endroits où je me sens chez moi et où je poserais volontiers mes valises. Que ce soient les vallées tessinoises (surtout Bosco Gurin depuis qui vit un petit trésor), la région de Locarno, Ascona, voire même celle de Lugano, le nord Vaudois… ou près de ce grand lac où se reflètent si bien les montagnes, les vignes et des villes chères à mon cœur… c’est vraiment une chance de ne pas avoir à choisir… Et c’est un autre coup de veine que la partition de ma vie m’emmène dans un endroit où tout est encore à découvrir.

Le seul problème va être de trouver un petit nid dans une région qui me semble pas mal convoitée. Allez, dès demain je me lance dans cette nouvelle mission… 

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Ne jamais renoncer

Moi, qui habituellement n’aime pas le lundi, je vous promets de changer car celui-ci est un lundi historique. 

Ce matin, j’avais rendez-vous à 8 h. 30 à Wollerau. Alors comme je suis toujours fan des transports publics, je suis allée dormir le dimanche soir à Hurden (un petit village sur la bande de terre qui sépare le lac de Zurich et le Wollensee). Mais voilà que le train avait un peu de retard et l’arrêt du bus avait été déplacé, donc je l’ai loupé et j’ai décidé de monter à pied sur la colline. Malgré ma crainte de ne pas arriver à l’heure, en chemin, j’ai pris le temps de capturer l’instant présent, parce que cette prairie me souriait. 

Après trois voyages dans cette région inconnue, aussi verte que mon espoir, j’ai signé ce matin le contrat pour ma prochaine aventure professionnelle dans une école du canton de Schwytz. Wollerau ne ressemble en rien aux immenses capitales qui ont été le décor de ma vie durant ces dernières années mais je me réjouis de cette nouvelle exploration dans le berceau de la Suisse.

Tout cela est bien la preuve qu’il ne faut jamais abandonner… et toujours continuer d’y croire…

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Solidarité

Journée d’émotion hier. Comme j’avais promis à ma nièce, avant tout ce drame, de monter à Bosco Gurin pour rendre visite au plus jeune habitant et à ses parents, nous avons tenté l’expédition. En voiture jusqu’à Riveo, nous suivons les indications des hommes de la protection civile et stationnons dans le vaste parking. Une camionnette nous emmène jusqu’au pont détruit. 

Même si j’ai déjà vu de nombreuses photos ou vidéos, quand je me trouve devant la réalité de ce désastre, j’en reste sans voix. Quelle chance dans ce malheur que le pont de la piste cyclable (sur lequel passait autrefois le petit train du Val Maggia) ait résisté. Ils sont en train d’y terminer les travaux de renforcement qui permettront de laisser passer aussi les voitures légères et de rétablir un trafic provisoire pour acheminer l’aide la plus urgente. Pour l’instant nous le traversons à pied.

Arrivée de l’autre côté, la première personne que je vois est la propriétaire du charmant petit rustico du Val Bavona où j’aime me ressourcer. C’est en la voyant que je prends conscience que je suis désormais dans le monde du haut et une forte émotion m’envahit avec la même intensité que la rivière est montée, incontrôlable. De ce côté du pont je réalise combien cette vallée est chère à mon cœur et le sentiment de deuil qui règne tout autour de moi.

C’est à la fin des années 80 que j’ai découvert le Val Maggia lors d’un voyage d’études alors que j’étais agente de voyages à Echallens. Les autocaristes romands avaient été invités par l’office du tourisme de la vallée. Nous n’avions pas été très chanceux avec la météo, je crois qu’il avait plu pendant tout notre séjour. Cependant, j’avais tellement aimé que j’avais pensé qu’il devait y avoir quelque chose de particulier dans cette vallée pour autant l’adorer même sous la pluie. Je me souviens des cascades impressionnantes, de ces jolies maisons de pierre qu’on appelle les « rustico », mais il y avait aussi autre chose de difficile à décrire de l’ordre du mystique, une énergie belle et tragique à la fois. Depuis, j’ai eu l’occasion de bien la connaître et de comparer le val Maggia à un long bras qui se divise ensuite depuis Cevio en une main avec les doigts qui sont le val Rovana (qui se redivise plus haut en deux vers Campo et Bosco Gurin), le val Bavona et le val Lavizzara (qui lui aussi se sépare plus haut vers Peccia ou Fusio). 

Vous pouvez donc imaginer combien je suis heureuse de retrouver l’adorable petit Natael au fond du val Rovana (heureusement épargné par la furie des eaux) et de partager quelques heures tous ensembles.  Quand nous devons reprendre le bus pour redescendre à Cevio, je lui promets de revenir la semaine prochaine et de m’installer près de lui pour laisser ses parents participer au monstrueux travail de déblayage. 

Quand j’y repense ce matin, c’est bien ce qui m’a le plus impressionnée, cet incroyable esprit de solidarité qui règne dans tout le haut de la vallée, l’action de chacun et la mise en place naturelle de tout ce qui va servir à la reconstruction. Bravo et courage à tous !

 

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La furie des eaux

Afin d’éviter les préoccupations, dans la famille nous avons comme dicton « Pas de nouvelles, bonne nouvelle ». Pourtant ces derniers jours cela a été difficile de s’y tenir. Cela a pris du temps dimanche jusqu’à ce que j’aie su que tout le monde allait bien. Parce que oui, nous ne sommes plus habitués à ne pas pouvoir se joindre.

Heureusement, ce matin un grand ciel bleu irradie le Tessin, cependant le bruit des hélicoptères rappelle la nuit tragique de samedi à dimanche. Les dégâts sont considérables et impressionnants dans de nombreux lieux vus depuis l’autre côté du pont qui a coupé la longue Vallée de la Maggia. Pour cela, depuis le bas, on regarde les informations et on écoute les histoires de ceux qui étaient ou sont encore dans le haut. On voudrait pouvoir faire quelque chose mais on se sent bien impuissant. Je me réjouissais déjà d’aller la semaine prochaine dans le joli petit rustico du magnifique Val Bavona (un des doigts de la vallée), mais vu l’état de la route cela va prendre du temps avant qu’on puisse retrouver la quiétude de cet endroit que j’adore. La vallée qui monte vers Bosco Gurin a heureusement été épargnée. J’espère bientôt pouvoir y aller pour rendre visite au plus jeune habitant du village et à ses parents, parce que mon cœur de grand-mère a besoin de le serrer dans ses bras…

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L’intensité du vert

« On a un bien joli canton… » écrivait le poète Jean Villard Gilles. Alors je ne manque jamais l’occasion pour rôder par monts et par vaux quand je suis en terre vaudoise (ou ailleurs, vous l’avez compris depuis longtemps)… Et vu que cette année la verdure est bien arrosée, l’intensité du vert donne la touche d’espoir nécessaire pour continuer d’y croire.  

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Le tapis vert de la confiance…

Voilà, l’aventure ouzbèke est désormais derrière. Ce matin, en cherchant un indice pour tenter de me souvenir à quand remontait notre dernière rencontre avec une amie de longue date, mon doigt à fait défiler le rouleau de la galerie photos sur mon téléphone, témoin de ma vie de nomade depuis cinq ans. Peu importe la réponse, c’est surtout l’intensité de ce que j’ai vécu ici et ailleurs qui reste attachée à mon cœur. Et comme ce dernier a la tendance de balayer le négatif, je sais que d’ici quelque temps j’aurai oublié la « bataille » actuelle pour tenter de récupérer ce qui m’est dû. Je garderai en mémoire la couleur de ce pays teintée de ce beau turquoise que j’adore, la poussière des paysages désertiques comme la fraîcheur des cascades et des lacs dans les montagnes, ces villes époustouflantes par la grandeur de leur madrasa, ce peuple métissé de temps de siècles sur la route de la soie. Fidèle en amitié, je ne romprai pas le fil avec tous ces gens dont j’ai croisé le chemin et qui ont su m’apprivoiser grâce à ce qui m’est le plus cher : la sincérité.

Et maintenant ? En mélangeant tous les slogans grapillés ici et là, je me concentre sur l’instant présent et cette infatigable envie de le partager. Pour paré à l’épineux problème des transports quand on n’a pas de véhicule, j’ai pris un abonnement général pour un mois. L’investissement me permet de rôder autant que je veux dans le pays et de recharger les batteries, en train, en bus, en bateau ou à pied… Il ne me reste plus qu’à espérer que quelque candidature me portera quelque part, que ce soit ici ou ailleurs… Je n’ai pas d’autre choix, j’ai appris à marcher sur le tapis vert de la confiance et à ne pas trop perdre mon énergie dans les préoccupations du lendemain. 

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La symphonie des montagnes

Ce petit village était déjà cher à mon cœur, mais le caractère précieux de ce paysage s’est enrichi d’un doux bonheur. Là où il n’y a même pas six mois je me lugeais au clair de lune avec mon fils qui venait de m’annoncer que je serai bientôt Grande, j’y suis retournée hier promener mon petit-fils pour renouveler mon permis poussette, avec dans l’âme une joyeuse chansonnette. Et si je vous dis que la prairie était tapissée de boutons d’or et d’autres créations de la nature toutes aussi charmantes, vous comprendrez que les montagnes semblaient avoir tout orchestré pour rendre cette symphonie délicieuse.