Me voici de retour dans la grande capitale avec dans le regard plein d’images de là-bas. Commençons par la fin puisque mon retour a été triomphal. Quoiqu’au début, ignorant tout des actualités, je craignais un peu ce qui s’était passé pendant mon absence, voyant depuis la fenêtre du bus une haie de policiers sur les deux côtés de la route (placés tous les dix mètres) et des soldats armés comme dans les cas de crise grave. Le chauffeur du bus a stoppé bien avant d’être arrivé à destination, disant qu’il n’avait pas l’autorisation d’entrer dans le centre à cette heure-là. J’ai suivi le flot des passagers qui se déversaient sur la chaussée en pensant que c’était parce que nous étions passablement en retard suite aux embouteillages sur le chemin du retour. Une horde de chauffeurs de taxi nous attendait en reniflant à plein nez l’odeur des dollars qui émanait de ce bus plein de touristes (eh oui je l’avoue j’ai choisi de me joindre à cette catégorie pour plus de confort). L’esprit plein de fatigue, j’ai négocié dur le prix (avec trois chauffeurs), toujours trop haut au final, mais tout de même la moitié de ce qu’il voulait au départ. Grâce au peu d’anglais qu’il parlait, j’ai compris pourquoi un tel processus de sécurité avait été mis en place : le président chinois Xi Jinping arrivait à Katmandou pour une visite d’État au Népal. Il m’a montré les nombreux portraits du dirigeant chinois et de la présidente népalaise, Bidya Devi Bhandari, et toutes les banderoles de bienvenue. Si j’écrivais au début que mon retour avait été triomphal, c’est parce que le taxi a suivi le même itinéraire que devait prendre plus tard le convoi de la délégation. La route était quasi déserte, seuls quelques taxis ou motos, mais sur les deux côtés de la route beaucoup de monde attendait brandissant les drapeaux des deux pays. J’aurais pu ouvrir la fenêtre et faire le petit geste de la main, comme la reine d’Angleterre… mais je n’ai jamais trop aimé attirer les regards de la foule… Finalement, j’ai été soulagée quand il a enfin pu s’enfiler dans une petite rue parallèle pour me ramener vers chez moi.
S’il y avait autant d’embouteillages sur la route qui me ramenait de Pokhara c’est parce qu’il semblerait que les festivités de Dashain touchent à leur fin (je dis semblerait, car j’ai de la peine à trouver quand ça commence et quand ça finit exactement) et que chacun va devoir se remettre au travail. En attendant, j’en ai vu beaucoup de ces grandes balançoires en bambou, une belle tradition pour les enfants, mais qui amusent tout autant les adultes.