En entendant les chants ce matin, je me souviens d’il y a exactement une année : le festival de Matya. J’avais vu défiler un nombre incalculable de marcheurs. Ils sillonnaient la ville de Patan, se déplaçant comme un long serpent entre les nombreux sanctuaires bouddhistes. Si toutes ces célébrations grandioses me manquent, imaginez un peu combien elles doivent manquer à la communauté. Alors ils en profitent pour tout rénover autour du stupa. Les artisans s’activent, dépavent, ensablent, puis repavent, ensablent à nouveau… et moi j’ai du temps pour observer les travaux ou calmer ma joyeuse voisine, qui râle parce qu’elle ne sait plus ou stationner sa moto. Bien que je sois curieuse, j’espère ne pas voir la fin du chantier, puisqu’il devrait durer deux mois… Pourtant j’imagine déjà quand tout pourra enfin recommencer : les enfants en uniformes qui sortent par la porte du monastère vers le chemin de l’école, les joueurs de badminton sur leur nouveau terrain, toute la place recouverte par les invités d’un mariage, les fêtes joyeuses sans se soucier d’être trop nombreux ou masqués…