Chère Comtesse

Poser un instant son bagage

Dernière étape tessinoise : Mondacce où vit mon autre fille. Il fut un temps où je pensais que mes enfants s’éparpilleraient sur la planète et que je voyagerais vers d’autres horizons pour aller les trouver. Pour l’instant c’est plutôt le contraire. Quel doux plaisir d’avoir toutes ces jolies maisons où poser un instant mon bagage et raconter quelques histoires de cette Chère Comtesse. 

Chère Comtesse

Le voyage de cette Chère Comtesse

Je ne suis pas hôtesse de l’air mais grâce à la Ticino card je peux promener cette Chère Comtesse en Suisse italienne. Aujourd’hui, visite à mon fils du côté de Bosco Gurin, la commune tessinoise la plus haute (1500 mètres), seule commune du canton où la langue n’était pas l’italien. Les descendants des colonisateurs Walser y parlent encore une langue ancienne Walser, le Ggurijnartitsch en plus de l’italien.

Chère Comtesse

Toucher les mots

Me revoici au pays des Helvètes avec cette agréable impression de tranquillité. Quelle émotion hier soir de toucher le résultat matériel de tous ces mots cousus sur le papier après des années en compagnie de cette Chère Comtesse. Et pour lutter contre l’envie d’aller me coucher trop tôt, comme on ne peut être poète sans quelques grains de folie, je viens d’aller promener mon livre pour l’immortaliser dans le paysage. 

Chère Comtesse

Le 9 septembre 2022

Dans un mois exactement, je serai au Manoir de Valeyres-sous-Rances pour la présentation de mon roman Chère Comtesse – de Katmandou à Valleyres, dans le lieu même où vécut cette femme fascinante. C’est la première fois que j’aurai la chance d’être publiée par un éditeur : les Éditions Mon Village

Je suis tombée par hasard sur une question : « La première publication, une seconde naissance ? »

Je ne saurais répondre, c’est peut-être la naissance d’une identité, celle de la légitimité d’écrire. C’est en tout cas l’accouchement d’une gestation silencieuse, un dialogue intérieur fait de mots couchés sur des centaines de pages qui vont tout à coup devenir un objet matériel visible au public. Je ne sais pas encore où cela me mènera, mais je n’oublie pas toutes ces années d’écriture, les nombreux refus d’éditeurs. Voilà pourquoi mon étonnement fut grand quand le premier éditeur à qui j’envoyai le manuscrit de cette Chère Comtesse me répondit qu’ils étaient intéressés. Je tenais à ce que ce soient eux, puisque c’est de MON VILLAGE que je parle dans ce roman. Même si je ne sais pas si cela intéressera le public, c’est déjà une immense victoire qu’un éditeur croie qu’il contient quelque chose qui pourrait plaire. 

J’y raconte une histoire qui occupe mon esprit depuis plusieurs années. C’est pendant mon séjour au Népal que j’ai commencé à visualiser comment mettre en mots la vie de la comtesse Valérie de Gasparin, une femme étonnante du XIXème siècle, enterrée dans le cimetière de mon petit village natal. Si j’ai associé ce récit à mon aventure népalaise, sous forme de lettres adressées à cette Chère Comtesse, c’était surtout pour essayer de comprendre pourquoi ce personnage me fascinait autant, tout en partageant avec elle quelques réflexions sur la réalité népalaise. Partir est souvent un bon moyen pour mieux voir d’où l’on vient. La persévérance, la patience et la sagesse récoltée près du toit du monde m’ont aidée à croire en ce projet jusqu’au bout.