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Teej, le festival des femmes

Quand je pense que là d’où je viens toute fête est un prétexte pour partir en week-end prolongé sans vraiment se soucier du pourquoi l’on a congé. Lundi, l’école où j’enseigne sera fermée pour que les femmes puissent fêter Teej, le festival des femmes. Alors aujourd’hui, nous devions aller vêtues de rouge. 

Femmes Rupy's

 

Si vous voulez en savoir plus, voici un site qui vous donnera des explications http://www.souriresdunepal.fr/manifestations/teej-festival-des-femmes-1

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Les reines de Katmandou

C’est vrai que la première fois que l’on voit une vache couchée et tranquille au milieu du trafic, cela fait une drôle d’impression, surtout quand le trafic est aussi chaotique. Cela surprend aussi de les voir en train de manger devant chez le marchand de légumes. Pourtant on s’y habitue, je crois même que je les reconnais, car c’est comme le barbier qui rase ses clients sur le trottoir, on les retrouve dans les mêmes quartiers. Ce matin, depuis le bus, j’en ai vu une qui se grattait à une moto stationnée sur le bord de la route. Je n’ai pas eu le temps de voir si la moto avait résister au combat…

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La fierté du drapeau

À l’école où j’enseigne le français pour l’Alliance Française, tous les matins il y a l’assemblée des élèves dans la cour. Chaque matin, ils chantent l’hymne national népalais, puis font une autre activité en fonction du jour de la semaine. J’aime particulièrement le jeudi : Flag day. Comme dans Harry Potter, les élèves font partie d’une maison et se différencient par leur couleur. Avant de commencer les cours, ce jour-là ils défilent derrière leur drapeau dans le jardin de l’école. Comme il y a une saine compétition entre les différents groupes, cela confirme l’importance du sentiment d’appartenance de l’élève pour donner le meilleur de lui-même.

Flag rouge

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Festival de Matya

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Difficile à suivre avec toutes ces célébrations… Hier j’étais aux premières loges sur la terrasse pour voir défiler les nombreux participants à la marche des bougies du festival de Matya (fête des lumières). Pour ceux qui ont lu l’article du 5 août, vous vous souvenez peut-être de l’insomnie due à la répétition générale de ce défilé. Il s’agit d’une fête bouddhiste qui a commencé à 4 heures du matin (heureusement pas dans mon quartier). Pendant ce festival, un long défilé de marcheurs parcourt tous les sanctuaires bouddhistes dispersés dans et autour de la ville de Patan. Certains boitaient un peu, ce qui se comprend quand on sait que le monastère près d’ici était le dernier lieu de culte visité, et qu’ils marchaient depuis douze heures. On me dit qu’il y a plus de 1300 sanctuaires bouddhistes à Patan. Je ne les ai pas comptés mais, selon les informations reçues, les marcheurs pouvaient être autour de trois à quatre mille. C’était impressionnant de voir ce long serpent avec des groupes de musique et des gens costumés.

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Janaï Purnima

Une autre journée se termine, cela n’a pas été la moins fatigante. On fêtait aujourd’hui Janaï Purnima, le festival du cordon sacré. Moi aussi, alors que j’attendais le bus pour aller à l’école, je me suis fait enrouler un cordon rouge et orange autour du poignet et dessiné (je ne sais pas si on dit ainsi) une tika sur le front. Seulement que mon collègue m’a dit plus tard que ce ne devait pas être un vrai prêtre car il a exigé de l’argent, et comme le type me faisait un peu peur, je lui ai donné la moitié de ce qu’il réclamait (toujours beaucoup trop). Je déteste cette impression quand certains locaux voient en tout étranger une proie facile à arnaquer.

Heureusement, ce soir je retrouve la magie du Népal dans notre quartier. Comme à chaque pleine lune (paraît-il) ils ont allumé des bougies autour du stupa, c’est le dernier jour du mois. L’année 2076 a commencé le 15 avril 2019.

15.8 - 315 août

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Le monde d’en haut

Si en Colombie c’était en contemplant mon jardin que les mots venaient, ici je crois que ce sera en contemplant le monde d’en haut. Autant la frénésie de la rue invite à l’action, pour ne pas dire à la survie, autant ce qui se passe sur les terrasses de chaque maison m’invite à raconter une histoire. Et puis vous l’aurez déjà remarqué, je suis curieuse, j’ai envie de comprendre chaque symbole…

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Un 1er août népalais

Au fait, je ne vous ai pas raconté mon premier août. Maintenant que je fais partie de la catégorie des Suisses de l’étranger, j’étais invitée à l’ambassade de Suisse. Comme je l’imaginais, à peine mis un pied dans ce monde qui n’est pas le mien, je me dis « Quelle stupide idée de m’imposer de tel défi à mon âge. » Monsieur Flückiger, le secrétaire de l’ambassade, qui attend les convives sur un long tapis rouge, me remercie d’être venue, il se rappelle même de mon nom, preuve en est que les nouveaux résidents ne sont pas nombreux. Puis il ajoute :

  • Vous êtes la première.

Au secours, me dis-je, trop tard pour rebrousser chemin, mais comment vais-je peupler ma solitude ? Je ne peux tout de même pas m’asseoir sur une de ces chaises drapées de blanc et sortir mon Moleskine afin de me réfugier dans l’écriture. Si je suis la première, qui sont alors tous ces gens ? Des Népalais venus voir l’exposition de tableaux située en retrait de la salle ? Je me perds parmi les toiles et mime un intérêt passionné, prends le prospectus, mais sans réussir à retenir la moindre ligne de ce que je lis, tant j’ai envie de m’échapper. Comme il n’y a pas beaucoup de tableaux (très colorés il me semble, mais je ne les vois pas vraiment), et qu’en plus je ne suis pas sûre qu’il ne s’agisse pas d’une autre invitation à laquelle je ne suis pas conviée (étant donné qu’il n’y a aucune personne de mon ethnie), je me dirige vers les tables et me donne des airs de quelqu’un qui admire la propriété. Un serveur passe à côté de moi avec un plateau chargé de vin et de bière. Il me demande si je veux boire quelque chose. Cela ne me ressemble pas, mais j’accepte volontiers et saisis aussitôt une chope de bière par son anse, pensant ainsi étancher ma soif de déguerpir de cet endroit trop feutré pour mes sandales. Il fait lourd et humide, je bois de larges gorgées. Une femme népalaise s’approche de moi et me dit en anglais :

  • Bonsoir, excusez-moi, je vois que vous êtes seule et moi aussi, cela vous dérange si je me joins à vous ?

Ouf, la soirée peut commencer… Je me relaxe (un peu seulement). La dame m’explique qu’elle a créé, avec ses deux sœurs, une société qui propose des treks pour les femmes, guidés par des femmes. Son nom est Lucky… enfin un nom que je peux retenir… une vraie chance. Une voix féminine annonce au micro que nous pouvons aller nous servir d’un snack avant la partie officielle. J’affirme ma gaucherie en me servant au buffet prévu pour le repas, alors que la file pour l’apéritif est de l’autre côté. Le serveur me dit, avec un magnifique sourire, que ce n’est pas grave, que je peux garder le petit pain (dans lequel est planté un minuscule drapeau suisse). Sans craindre d’empirer l’effet produit par ma maladresse, je repose l’assiette, les couverts et le petit pain, à l’endroit où je les ai pris… et me dirige vers le snack protocolaire. Une fois l’assiette chargée de je ne sais quoi  (ce sont des spécialités népalaises), je me retrouve installée autour d’une grande table ronde avec des femmes népalaises, toutes vêtues de saris aux couleurs éclatantes. Ma curiosité me pousse à leur demander qui elles sont et leur lien avec la Suisse.

Sur l’écran au coin de la salle de réception apparaît le président de la confédération, Ueli Maurer. Il a enregistré un discours destiné aux Suisses de l’étranger… en allemand… probablement parce que son anglais a déjà trop fait polémique. Une voix off traduit en anglais. Puis c’est Madame l’ambassadrice qui éclaire ma lanterne en expliquant à l’assemblée qu’elle a choisi d’inviter à la fête nationale des femmes népalaises qui se distinguent dans leur domaine d’activité. Les femmes qui m’entourent m’ont déjà confirmé leur appartenance à cette catégorie. Notre ambassadrice insiste sur la place des femmes dans la société et donne toute sorte de statistiques pour expliquer le chemin parcouru et celui qui reste à faire pour obtenir l’égalité, que ce soit en Suisse ou au Népal (personnellement le chemin me semble plus long dans ce pays). On invite tout le monde à se lever pour l’hymne national suisse, que personne ne se risque à chanter, suivi de l’hymne népalais qui fait bouger plus de lèvres.

1er août.amb.

La société de Luky : 3 Sisters Adventure Trek

 

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Home sweet home

Le bruit incessant de la rue monte jusqu’à mes fenêtres du troisième étage. C’est samedi, le dimanche des Népalais, pas d’école aujourd’hui. Je m’installe sur la terrasse. Voilà peut-être un des points les plus importants quand on s’expatrie : se sentir bien dans son nouveau chez-soi, et c’est le cas ici, MERCI Lucie ! Demain je retournerai me perdre dans les ruelles, mais aujourd’hui c’est relax à la maison, un repos bienvenu après une première semaine d’adaptation. Internet aussi fait une journée relax, ça va ça vient… mais c’est tout de même génial la technologie… on est si loin et si près à la fois.

Durban Sq

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Les valises sont défaites

C’est toujours la même histoire, quand on fait un tel saut culturel, au début on se dit « Mais qu’est-ce qui m’a pris de me lancer dans une telle aventure ? » Et puis le deuxième jour, on entrevoit avec réconfort ce qui deviendra peut-être une habitude, le chaos initial devient alors un bourdonnement incessant et c’est le début d’une autre vie…

Kat. terrasse