Ce matin, mon premier geste a été de provoquer la chute de ma montre… Et le temps s’est arrêté sur le cadran. Zut alors ! Non ce n’était pas prémédité. Même les grands horlogers suisses ont arrêté leur production. Me voilà condamnée à faire comme tout le monde, regarder l’heure sur mon téléphone… Mais n’est-ce pas cela cette crise mondiale, suspendre le temps ? Attendre la vague et la regarder s’éloigner… Je parle bien sûr de gens comme moi qui n’ont pas un métier qui leur permettent d’agir sur le champ de bataille… Attendons, échangeons et prenons la vie avec philosophie.
Depuis aujourd’hui, les avions ne passent plus au-dessus de chez nous, nous ne devrons plus interrompre nos discussions sur la terrasse. Je garde dans mon cœur l’image de l’avion ci-dessous, parce que c’est l’avion dans lequel étaient assis ma fille et son compagnon quand ils sont repartis du Népal en janvier…
Dans la rue, les voitures et les motos continuent de klaxonner, les gens continuent de se racler la gorge avant de cracher par terre (même s’ils ont appris à se laver les mains toutes les heures). Hier, j’ai vu de nombreuses personnes le long de la route principale. Ils attendaient avec leurs bagages, tous prêts à faire un long voyage pour rejoindre leur village, pour s’éloigner de la capitale. Alors que les regroupements de plus de vingt-cinq personnes sont interdits, j’ose espérer que le virus n’est pas lui aussi monté dans ces bus qui dépassaient de loin le nombre autorisé.