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L’art de la patience

Il faut être patient, on nous a annoncé une deuxième semaine de confinement. Hier, j’ai osé m’aventurer jusqu’au centre de ravitaillement. Au début, les gens dans la rue me rassuraient, certes ils étaient beaucoup moins nombreux que d’habitude et toutes les échoppes étaient fermées. Par contre, marcher le long d’une route déserte, où je me faufile normalement avec Scooty au milieu du trafic chaotique, avait un effet presque inquiétant, comme dans les westerns au moment quand le danger est imminent… Au grand rond-point près du zoo, des militaires surveillaient, armés de leur bâton ou d’un fusil. Qui est donc l’ennemi ? me suis-je demandé. Aucun problème pour traverser la route là où normalement il faut un acte de courage pour affronter la jungle urbaine. Le vigile devant le portail du supermarché m’a fait un grand signe pour m’ordonner d’enfiler un masque. Heureusement, j’avais emporté celui que j’utilise sous mon casque pour me protéger de la poussière. Une fois masquée, il m’a aspergé les mains de son produit qui ressemblait plus à du produit à vaisselle qu’à un gel désinfectant. Je n’étais pas la seule à avoir osé m’aventurer jusque là, mais heureusement les rayons étaient encore bien fournis. Une fois tout calé dans mon sac de montagne, j’ai été dire bonjour à la marchande de fruits et légumes, la seule commerçante ici qui me dit bonjour et demande comment je vais. Sa petite boutique était plus encombrée que d’habitude. Elle aussi se protégeait derrière un masque, mais j’ai vu l’éclat de son sourire dans ses yeux. Elle m’a rempli un gros sac de provision et je me suis remise en route.

En transportant mon lourd chargement, j’ai eu tout le loisir de réfléchir sur cette étrange sensation que provoque en nous le confinement. J’aurais voulu prendre plaisir pendant cette marche silencieuse, apprécier la tranquillité et admirer les arbres le long du trottoir, enfin débarrassés de la poussière générée par la circulation. Même si mon esprit reste libre dans ce confinement, c’est difficile, car ma vraie richesse c’est ma liberté d’action et les ailes de Scooty me manque.

Le soir j’ai reçu un message de mon amie qui vit dans le nord de l’Italie, en confinement depuis un mois… Après m’avoir parlé de la situation dramatique du pays, elle me disait que là-bas ils n’envisageaient une reprise partielle que vers la mi-mai. À nouveau, je me suis sentie tellement impuissante, parce que je ne peux aider dans ce combat.

qrf

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