Ouvrir la porte du passé de Con Dao s’est se heurter à quelque chose dont les Occidentaux ont peu de quoi être fier.
Les Français, au temps de l’Indochine, puis les Américains pendant la guerre jusqu’en 1975 y ont enfermé des milliers de prisonniers.
Autrefois appelées les îles Poulo Condor (= l’île aux courges en malais), l’archipel donna son nom au tristement célèbre bagne de Poulo Condor. Le lieu rappelle les atrocités du bagne de Cayenne en Guyanne, dont la notoriété est encore plus grande. La multiplication des prisonniers politiques enfermés sur cette île a probablement été le germe qui a préparé le peuple à la révolution et aux deux longues guerres qui secouèrent le pays pendant des décennies.
La beauté d’un lieu a-t-elle le pouvoir d’effacer les horreurs dont sont capables les êtres humains ? Pour l’instant c’est encore trop proche pour le dire. C’est probablement pour cela que les onze prisons sont désormais des musées que l’on peut visiter parce que l’on ne veut pas oublier. C’est un lieu de mémoire où beaucoup de familles viennent pour honorer leurs disparus. Peu importe les convictions religieuses, le point commun de tous les Vietnamiens c’est le culte des ancêtres qui se pratique dans la sphère privée comme dans les communautés.
