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Les bras d’Etretat

Angoissée devant les pages du futur,

Nouée dans une émotion de tristesse,

Nul n’imaginait la joie retrouvée.

Etretat m’a laissé choir dans ses bras,

Loin du quotidien d’une trop longue fin.

Ile d’air marin aux courants bienfaiteurs,

Souffle inattendu d’une vision du large,

Et me voici ravivée et confiante.

Revoir la mer, fouler la terre normande,

Agiter mes ailes sur les hautes falaises,

Voler vers l’au-delà du devenir,

Et ne plus regretter la mort d’hier,

Y repêcher mon amour pour la vie.

ETR.16

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Sur ces sentiers

Sur ces sentiers,

Monet peignait,

Maupassant écrivait,

Offenbach composait.

Quelque chose de magique ?

Un courant nostalgique ?

L’ouverture aquatique ?

Merveille géologique ?

Elle a regardé, écouté et mangé.

Elle a touché, respiré et éprouvé.

Un beau refuge pour les âmes égarées.

Elle repart lavée, sauvée par la mer.

ETRETAT colza

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Les émotions enfouies

Comment relève-t-on la tête quand rien ne nous sourit plus ? En me baladant dans les jardins d’Etretat, j’ai laissé la magie opérer, j’ai vu les émotions enfouies dans les buissons de buis. Au cœur de cette verdure, je me suis laissé surprendre par la créativité des lieux. C’est ici que Monet venait peindre les falaises.

Croyez aux rêves car en eux se cache la porte de l’éternité.

Khalil Gibran

ETR.JAR.28

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La vraie solitude

La vraie solitude peut être un luxe parfois. Quand on ne sait pas où la vie nous emmène, le voyage a cela de rassurant qu’il permet d’avoir devant soi un but, un point à atteindre à l’intérieur d’une parenthèse temps déterminée d’avance. Les journées s’organisent avec d’autres destinations : une marche vers l’Est ou vers l’Ouest, une visite au cœur même de ses propres émotions… C’est alors là le moment de sortir sa boîte d’aquarelle, de repeindre les vrais couleurs de son cœur et d’entrer dans un monde intemporel.

ETR.JAR.1

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De quoi a besoin la planète ?

La planète n’a pas besoin de gens qui réussissent. La planète a désespérément besoin de plus de faiseurs de paix, de guérisseurs, de conteurs d’histoires et de passionnés de toutes sortes. 

Dalaï Lama

Si on n’a pas besoin des + de 55 ans sur le marché du travail, peut-on les consoler avec une telle citation ? Une chose est sûre, ce n’est pas toujours facile de suivre le chemin de la passion sur cette planète, où on donne plus souvent la parole aux financiers et aux politiques qu’aux conteurs d’histoires. Les gens aiment se raconter, mais combien savent encore écouter la sincérité ? Je crois que je vais m’exiler quelque part pour y réfléchir…

Passion

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L’architecte des mots

Victor Hugo est un architecte des mots qui nous a laissé un véritable patrimoine mondial. Ces chefs d’œuvre sont immortels. Pensez un peu au nombre de fois que son nom a été cité depuis la tragédie de la cathédrale Notre Dame, comme si dans notre inconscient collectif Quasimodo vivait encore sous les toits de ce lieu mythique. Le célèbre écrivain a su prendre le temps d’observer, d’écouter et de créer pour transmettre le passé aux générations futures avec une histoire fascinante sortie de son imaginaire. Cela me fait mal en pensant à cette forêt de chênes qui est partie en fumée et je n’arrive plus à regarder ces images de feu qui se répandent sur le web. Peut-être est-ce aussi pour cela que j’ai besoin d’écouter en boucle cette chanson des Frangines qui rend tellement bien la magie de l’immortalité de Victor Hugo et illustre avec douceur la douleur du père qui a perdu sa fille Léopoldine. Bravo la jeunesse ! Continuez de ressusciter le passé avec une touche d’aujourd’hui qui donne de l’espoir !

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Merci Victor Hugo

Voici bientôt arrivé pour moi le moment de repartir sur les routes. Ce n’est pas facile de ranger le passé dans des cartons et de savoir quels morceaux emporter. Comme souvent, ce sont les mots de Victor Hugo qui m’aident à regarder en avant et à préparer ce nouveau voyage vers l’inconnu.

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo – Les Contemplations (1856)

Jersey bruy.